La méditation tantrique de la “grande résorption” (65h)

2025 - Dates à définir

Présentation

 Le yoga, pratiqué principalement aujourd’hui au nom du bien-être et de ses effets thérapeutiques indéniables, est dans sa dimension traditionnelle une voie initiatique. Même si les différentes voies initiatiques varient par leurs formes, le but reste unique : la réalisation spirituelle. La méditation dite de la “Grande Résorption” est une pratique lumineuse qui propose ce chemin ultime, celui de la dissolution de l’être dans Śiva, la pure Conscience. 

Rappelons ici quelques notions fondamentales afin de comprendre cette pratique finale. 

Le mot yoga signifie “union“ en sanskrit. Il est dérivé de la racine yuj, dont le sens est “lier ensemble“. Ce terme désigne principalement l’union effective de l’être humain, qui se pense individualisé, avec l’Universel. 

Selon le tantrisme, la réalisation spirituelle s’effectue grâce à l’union de la Conscience (Śiva) et de l'Énergie (Śakti). On appelle kuṇḍalinī-yoga l’ensemble des méthodes qui permettent d’accomplir cette union.

D’après cette approche, avant la manifestation, l'Énergie repose dans la Conscience, dans un état potentiel. Mais lors de la manifestation, Śakti prend des formes variées qui sont hiérarchisées sous le terme tattva signifiant “ce qui est” ou encore “principe de manifestation”.

Historiquement, nous trouvons pour la première fois la notion de tattva dans le Sāṃkhya qui est l’une de six doctrines, darśana, de l'hindouisme et qui aurait été fondé par Kapila au VIIe siècle av. J.-C. Le nom Sāṃkhya peut signifier  “énumération”, “calcul” et aussi “raisonnement”. Cette approche a considérablement marqué toute la pensée indienne, mais aussi le yoga, puisqu’elle est considéré comme la base métaphysique du yoga classique.

Le Sāṃkhya traite du domaine de la Nature, c'est-à-dire de la manifestation universelle. Ce système procède par l’énumération des différents degrés de la création ou de la réalité. Il distingue ainsi vingt-cinq tattva, correspondant à des degrés de manifestation hiérarchisés dans un ordre précis, allant de la “pure Conscience ” (Puruṣa) jusqu’à la Terre (Pṛthivī, l’élément le plus matériel). 

Le Sāṃkhya prend pour point de départ le contact, appelé saṃyoga, entre les deux premiers tattva : la pure conscience et la nature universelle, entre Puruṣa et Prakṛti. De ce contact initial peut commencer le déploiement de la Prakṛti à travers l’activité des trois guṇa (modes de manifestation). Les tattva suivants représentent donc les modifications de Prakṛti à des degrés divers selon la loi de cause à effet.

Le troisième tattva, issu du saṃyoga,  est buddhi, l’intellect pur, appartenant à un degré encore supra-individuel. Au degré suivant, nous trouvons la conscience individuelle ou l'ego, ahaṃkāra, qui produit à son tour les éléments suivants : la faculté mentale (manas), les cinq facultés de connaissance (ouïe, toucher, vue, goût, odorat), les cinq facteurs d’action (parole, main, pied, anus, sexe), les cinq essences subtiles (son, contact, formes, saveur, odeur) qui génèrent les cinq éléments grossiers (éther, air, feu, eau et terre). 

Le tantrisme lui aussi reprend cette énumération, mais la développe pour démontrer qu’il existe trente-six tattva répartis en trois groupes : les tattva impurs (aśuddha tattva), les tattva purs-impurs (śuddha-aśuddha tattva) et les tattva purs (śuddha tattva).

Les tattva impurs correspondent aux vingt-cinq tattva du Sāṃkhya. Ils sont considérés comme impurs parce qu’ils concernent la sphère manifestée. 

Les tattva purs-impurs représentent le monde intermédiaire entre l'au-delà et le monde manifesté. Il s’agit notamment de la sphère de Māyā, le principe d’illusion nécessaire à la manifestation. 

Les tattva purs concernent le monde de l’au-delà, celui de Śiva et Śakti.

La  “Grande Résorption” est une méditation guidée et dynamique issue de cette tradition du yoga tantrique. On trouve des références de cette pratique dans de nombreux textes comme le Vijñāna-Bhairava Tantra, le Tattva Sambara, le Śrīmad Devī Bhagavatam et bien d’autres. Cette méditation a pour but de nous libérer d’une vision partielle du monde et de donner accès à une connaissance plus universelle. Elle fait partie de ce que l’on appelle le Laya-yoga ou le yoga de la dissolution.

Il s’agit de la dissolution des tattva. Cette pratique propose un chemin qui réalise la résorption des différents tattva du monde manifesté jusqu’au niveau non manifesté. Cette résorption s’effectue graduellement suivant l’ordre inverse de celui de la création.

“ Si l’on exerce sa méditation sur les principes subtils et sur les principes très subtils contenus dans son propre corps, ou bien ceux de l’univers comme s’ils se résorbaient les uns dans les autres, - en dernier lieu la suprême Déesse se révélera”

— Vijñāna-Bhairava Tantra, (Traduction Pierre Feuga)

Lors de cette méditation, il s’agit de résorber progressivement les tattva les un dans les autres avec le support de yantra et de mantra, en partant de l’élément le plus dense, à savoir la terre, jusqu’au tattva le plus subtil, Śiva, la pure Conscience. Une fois que la résorption est accomplie, la dissolution dans l’absolu a lieu. Nous sommes ici dans l'essence même de la pratique du yoga, celle de la réalisation de l’union.

L’étape suivante consiste à reconstituer les tattva, cette fois dans l’ordre de la manifestation et de ramener cette prise de conscience vers l’être incarné que nous sommes.

Cette pratique correspond à l’éveil de la kuṇḍalinī qui est un aspect de la Śakti (l'Energie) considérée comme force cosmique. Elle agit dans l’être humain en tant que force vitale. Kuṇḍalinī demeure dans mūlādhāra, le cakra racine. Ce nom de kuṇḍalinī signifie qu’elle est représentée comme enroulée sur elle-même à la façon d’un serpent en état de repos. 

La nature de kuṇḍalinī est décrite comme étant à la fois lumineuse et sonore. Lorsque la kuṇḍalinī est éveillée par des pratiques appropriées, elle pénètre à l’intérieur de suṣumna (canal central) et, au cours de son ascension, elle perce successivement les différents cakra qui s’épanouissent lors de son passage. A mesure qu’elle atteint ainsi chaque centre, elle résorbe en elle les principes de la manifestation individuelle qui sont liés à chacun de ces centres. 

Nous retrouvons ici le principe de la résorption des tattva. L’aboutissement de toutes ces pratiques tantriques est le retour à l’origine, au centre qui précède le déploiement. Dans cet état non conditionné, il n’y a ni multiplicité ni diversité, l’être est dissous dans le Parama Śiva, Conscience et Liberté absolue.

Objectif de la formation

• Transmettre les connaissances théoriques liées aux tattva et à la cosmogonie du tantrisme.

• La pratique du yoga en lien avec les éléments.

• Apprentissage et pratique de la méditation de la “grande résorption”.

Déroulé de la formation

Cette post-formation se déroulera sur 8 jours en présentiel.

Prérequis

La formation s’adresse à des personnes ayant déjà une bonne connaissance et pratique du yoga et ayant l’habitude de la posture méditative.

Dates

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